Si vous interrogez des personnes au hasard dans le monde de l’informatique, il y a de bonnes chances que celles-ci n’aient pas une bonne opinion du vote électronique. En effet, cette population plus informée que la moyenne a conscience qu’il n’existe quasiment aucun système informatique sans failles, que celles-ci proviennent de bugs, d’erreurs de conception, ou d’insertion volontaire de “portes dérobées”. Par ailleurs, la plupart des systèmes de vote électronique utilisés aujourd’hui supposent de donner les clés des urnes à un “tiers de confiance”, sans contrôle possible sur le bon déroulement du scrutin, d’où une méfiance légitime, d’autant plus importante que l’enjeu de l’élection est grand.

Illustration par Klifton Kleinmann.

Sauf qu’il serait tout à fait naïf de se contenter de rejeter en bloc le vote électronique, car celui-ci est déjà partout : élections professionnelles, associatives… et même certaines élections politiques. De plus, de nombreux politiciens défendent désormais une généralisation du vote électronique, notamment en vue d’améliorer le taux de participation. Ne nous voilons donc pas la face et analysons quels sont les risques et les bénéfices induits par ce mode de scrutin. Ou plutôt devrions-nous dire ces modes de scrutins. Le vote électronique peut être de deux natures, bien différentes : machines de vote ou vote par internet. Nous traiterons ici des deux mais en prenant soin de distinguer les enjeux.

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